Le 18 mai 1945, Mme Berthe Boisset (1898-1998), épouse Grelinger, a été élue Maire de la commune de Rungis.
Elle est la 1re et la seule femme à ce jour à porter ce titre, mais également la seule femme « maire » à l’époque dans le département de la Seine et l’une des premières en France suite à l’ordonnance du Général de Gaulle du 21 avril 1944 accordant le droit de vote aux Françaises.
Mme Berthe Grelinger avait assisté son mari Lucien Grelinger (1902-1945) dans ses activités de chef de réseau de résistance. Arrêté, il décédera au camp de Buchenwald en 1945.
En août 1944, elle fait partie du comité de libération de Rungis et le décret du 4 novembre 1944 actera sa désignation en qualité de vice-président faisant fonction de premier adjoint de la délégation spéciale chargée d’administrer provisoirement la commune aux côtés du président faisant fonction de maire, M. Henri Ménager.
Élue conseillère municipale le 29 avril 1945 au 1er tour, elle accepte la fonction de Maire de Rungis le 18 mai 1945 en mémoire de son mari, selon sa fille.
Elle restera 8 ans maire de Rungis jusqu’en 1953 et apportera à notre petite commune des changements significatifs. Elle a notamment redynamisé la fête communale en la déplaçant en juin au lieu du 15 août durant les moissons et en faisant venir de la foire du Trône des manèges pour les enfants.
Mme Grelinger vivra encore de nombreuses années à Rungis ou elle décèdera dans sa centième année le 7 février 1998.
A ses obsèques, le 12 février 1998, M Maurice CHARVE, maire de Rungis, prononcera notamment ces mots :
« Elle n'avait pas d'autre ambition que celle de servir, et a dépensé sans compter, pour les autres, son temps et son énergie, toujours active et toujours présente quand il le fallait. Sa simplicité et son humilité lui valait l'admiration de tous. (....) Ce qui reste après nous, c'est certes ce que nous avons réalisé, mais plus profondément, c'est l'exemple du dévouement au bien public, l'exemple de l'honnêteté et du désintéressement. (...) Madame GRELINGER était sans aucun doute de cette race d'hommes là ! ... Pour elle, qui était si proche de son semblable, capable de l'écouter et de l'entendre, j'aimerais dédier le seul mot, qui puisse l'honorer d’avoir fait ce qu’elle a fait de sa vie. « Merci » Madame Grelinger ».
En sa mémoire, son nom sera donné en novembre 2021 à la principale rue de l’agro-quartier de Rungis.
Sources principales : BO de la ville de Paris du 7 novembre 1944 publiant l’arrêté du 4 novembre 1994 désignant les membres du conseil municipal provisoire de Rungis, compte rendu du conseil municipal du 10 novembre 1944, bulletin officiel de la ville de Paris du 6 mai 1945 donnant les résultats du 1er tour des municipales à Rungis, Article d’André Thirault, Ancien Maire adjoint de Rungis, dans un « Rungis Info » de 1992, le Parisien du 20 février 1998, le Bulletin municipal de Rungis de novembre 2021.
Note : Dans la coupure de presse le nom de Pied (Pierre) est erroné c’est Apied (Pierre). Dans le second c’est Pétréaux (Charles) et non Pétriaux, cette erreur n’existe pas dans la première coupure de presse.